Traitement du cancer colorectal par inhibiteurs de l'EGFR.  
Cetuximab (Erbitux).  
Panitumumab (Vectibix).  
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Traitement du cancer colorectal par inhibiteurs de l'EGFR. Cetuximab (Erbitux). Panitumumab (Vectibix). 9

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Le Dr Heinz-Josef Lenz, spécialiste de renom en cancérologie colorectale, explique comment les inhibiteurs de l’EGFR, le cétuximab et le panitumumab, améliorent significativement les résultats thérapeutiques chez les patients atteints d’un cancer du côlon métastatique présentant des tumeurs de type sauvage pour KRAS et NRAS. Ces thérapies ciblées permettent d’atteindre des taux de réponse tumorale de 60 à 70 % et améliorent la survie sans progression ainsi que la survie globale. Le Dr Lenz souligne que la réduction tumorale majeure induite par ces inhibiteurs rend possible la résection chirurgicale des métastases hépatiques, une étape clé vers une guérison potentielle au stade 4 de la maladie. Il oppose cette approche de précision aux traitements anti-angiogenèse, qui ne bénéficient pas de biomarqueurs moléculaires validés pour la sélection des patients.

Inhibiteurs de l'EGFR dans le cancer colorectal : Ciblage des tumeurs de type sauvage pour KRAS et NRAS

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Comprendre les inhibiteurs de l'EGFR dans le cancer colorectal

Les inhibiteurs de l'EGFR sont une classe de thérapies ciblées utilisées dans le traitement du cancer colorectal. Selon le Dr Heinz-Josef Lenz, il s'agit d'anticorps monoclonaux conçus pour bloquer le récepteur du facteur de croissance épidermique, un acteur clé dans la croissance et la prolifération des cellules cancéreuses. Les deux principaux médicaments de cette classe sont le cétuximab (Erbitux) et le panitumumab (Vectibix).

Ces traitements sont généralement associés à une chimiothérapie conventionnelle. Cette approche combinatoire permet une attaque plus puissante contre la tumeur, en perturbant les voies moléculaires spécifiques qui favorisent sa croissance incontrôlée.

Bénéfice pour les tumeurs de type sauvage KRAS et NRAS

L'efficacité des inhibiteurs de l'EGFR dépend entièrement du profil génétique de la tumeur. Le Dr Heinz-Josef Lenz souligne que ces médicaments sont principalement efficaces chez les patients dont les tumeurs sont de type sauvage pour les gènes KRAS et NRAS.

Les mutations de KRAS ou NRAS entraînent une croissance cancéreuse indépendante de la voie de l'EGFR. Bloquer ce récepteur dans ces tumeurs mutées n'apporte donc aucun bénéfice clinique. Un test génétique de la tumeur est indispensable avant d'envisager un traitement par cétuximab ou panitumumab.

Amélioration des taux de réponse et de survie

Pour les patients éligibles, l'impact des inhibiteurs de l'EGFR est significatif. Le Dr Heinz-Josef Lenz indique que leur ajout à la chimiothérapie augmente considérablement le taux de réponse tumorale, pouvant atteindre 60 à 70 % dans les cancers colorectaux de type sauvage KRAS et NRAS.

Cette amélioration ne se limite pas à la réduction tumorale. Les inhibiteurs de l'EGFR prolongent également la survie sans progression et la survie globale, permettant aux patients de vivre plus longtemps sans aggravation de leur maladie.

Permettre la chirurgie de résection des métastases

Un avantage majeur de cette thérapie est la possibilité d'une chirurgie curative. La réduction tumorale importante induite par ces médicaments peut modifier la prise en charge, notamment chez les patients atteints de métastases hépatiques.

Le Dr Heinz-Josef Lenz explique qu'une réduction significative des métastases hépatiques peut les rendre résécables. Les chirurgiens peuvent alors retirer les lésions, et le foie restant a une capacité remarquable de régénération. Convertir une maladie inopérable en maladie opérable est un objectif clé dans le cancer colorectal métastatique.

Contraste avec la thérapie anti-angiogénique

Le Dr Heinz-Josef Lenz établit un contraste net entre les inhibiteurs de l'EGFR et d'autres thérapies ciblées, comme les anti-angiogéniques (bévacizumab/Avastin), qui agissent en privant la tumeur de son apport sanguin.

La différence essentielle réside dans la sélection des patients : contrairement aux inhibiteurs de l'EGFR, il n'existe pas de biomarqueurs validés pour prédire l'efficacité des anti-angiogéniques. Leur utilisation repose donc moins sur une médecine personnalisée.

Sélection du traitement par médecine de précision

L'utilisation des inhibiteurs de l'EGFR illustre parfaitement la médecine de précision en oncologie. Les décisions thérapeutiques ne se basent plus seulement sur la localisation et le stade du cancer, mais aussi sur le profil génétique de la tumeur.

Cette approche souligne l'importance d'un test complet des biomarqueurs au diagnostic. Selon le Dr Lenz, un deuxième avis médical peut confirmer le diagnostic au niveau génétique et garantir la sélection du traitement le plus personnalisé et efficace, comme les inhibiteurs de l'EGFR pour les patients éligibles.

Transcript intégral

Dr Anton Titov, MD : "La thérapie ciblée pour le cancer colorectal est illustrée par le cétuximab (Erbitux) et le panitumumab (Vectibix). Ces médicaments sont des anticorps monoclonaux ciblant le récepteur du facteur de croissance épidermique (EGFR). Ils sont généralement associés à une chimiothérapie conventionnelle. Cependant, certaines contradictions persistent dans les essais cliniques concernant l'utilisation des marqueurs moléculaires. Comment identifier les patients qui bénéficieront le plus des inhibiteurs de l'EGFR ? Quel est l'état actuel des connaissances ? Comment les patients peuvent-ils tirer parti de ces traitements ?"

Dr Heinz-Josef Lenz, MD : "Nous comprenons désormais très bien quand utiliser les inhibiteurs de l'EGFR dans le cancer colorectal. Lorsque KRAS et NRAS sont de type sauvage, l'ajout d'un inhibiteur de l'EGFR à la chimiothérapie augmente significativement le taux de réponse tumorale, pouvant atteindre 60 à 70 %. Cela ne fait aucun doute. Ces médicaments améliorent également la survie globale et la survie sans progression. Les meilleurs résultats sont observés dans les cancers colorectaux de type sauvage KRAS et NRAS. La réduction tumorale obtenue est particulièrement importante pour les patients atteints de métastases hépatiques, car elle peut permettre une résection chirurgicale, le foie ayant une grande capacité de régénération. En revanche, pour les anti-angiogéniques comme le bévacizumab (Avastin), nous ne disposons pas de biomarqueurs validés pour identifier les patients répondeurs. Pour les inhibiteurs de l'EGFR, en revanche, nous savons précisément qu'ils ne sont bénéfiques que pour les patients dont les tumeurs présentent un profil KRAS et NRAS de type sauvage."