Syndrome d'activation macrophagique (MAS).  
Lymphohistiocytose hémophagocytaire (LHH).  
8

Syndrome d'activation macrophagique (MAS). Lymphohistiocytose hémophagocytaire (LHH). 8

Can we help?

Le Dr Randy Cron, MD, expert de renom dans les syndromes de tempête cytokinique, clarifie la terminologie complexe et la physiopathologie du syndrome d'activation macrophagique (SAM). Il explique que le SAM constitue une forme d'histiocytose lymphohistiocytaire hémophagocytaire (HLH) secondaire, fréquemment associée aux maladies rhumatologiques. Le Dr Cron décrit le mécanisme d'activation des macrophages en histiocytes et leur implication dans le processus pathologique, tout en insistant sur l'importance clinique de reconnaître ce syndrome potentiellement mortel.

Comprendre le syndrome d'activation macrophagique et l'orage cytokinique

Aller à la section

Qu'est-ce que le syndrome d'activation macrophagique ?

Le syndrome d'activation macrophagique (SAM) est une complication grave et potentiellement mortelle des maladies rhumatismales. Selon le Dr Randy Cron, MD, il s'agit d'une forme d'histiocytose lymphohistiocytaire hémophagocytaire (HLH) secondaire. Ce diagnostic correspond à un état hyperinflammatoire où le système immunitaire s'emballe dangereusement.

Le Dr Anton Titov, MD, ouvre la discussion en demandant une définition claire de ce syndrome complexe. L'échange souligne l'urgence clinique de reconnaître et de traiter rapidement le SAM.

Terminologie et conventions de dénomination

Plusieurs termes désignent cet état hyperinflammatoire en médecine, ce qui peut semer la confusion. Le Dr Randy Cron, MD, explique que l'expression "syndrome d'orage cytokinique" a été choisie comme titre de son manuel pour sa simplicité. Elle est plus accessible aux médecins et au grand public que les appellations historiques, souvent techniques.

HLH, ou histiocytose lymphohistiocytaire hémophagocytaire, est un terme issu de l'hémato-oncologie. Il était initialement utilisé par les oncologues pour décrire une forme génétique de la maladie survenant chez le jeune enfant. Le Dr Randy Cron, MD, précise que si les noms se ressemblent, les processus ne sont pas tout à fait identiques.

Origines rhumatologiques du SAM

Le terme "syndrome d'activation macrophagique" est employé par les rhumatologues lorsque cette affection survient chez leurs patients. Le Dr Randy Cron, MD, indique que le SAM est le plus souvent associé à la maladie de Still de l'adulte et à l'arthrite juvénile idiopathique systémique (AJIS) chez l'enfant.

Cette classification le distingue des formes familiales ou cancéreuses de la HLH. Le Dr Cron intègre le SAM dans le cadre plus large du "syndrome d'orage cytokinique", le considérant comme un concept unificateur plutôt qu'une entité isolée.

Physiopathologie et activation cellulaire

Au cœur du syndrome d'activation macrophagique se trouve une activation excessive des cellules immunitaires. Le Dr Randy Cron, MD, décrit comment les macrophages s'activent et se transforment en histiocytes. Ces cellules hyperactives sont observables dans les biopsies de moelle osseuse et d'autres tissus.

L’hémophagocytose est une caractéristique marquante de ce processus : les histiocytes activés phagocytent d'autres cellules sanguines, notamment les globules rouges et blancs. Ce phénomène, visible au microscope, constitue un signe anatomopathologique clé.

Critères diagnostiques et marqueurs cliniques

Le diagnostic du syndrome d'activation macrophagique repose sur un faisceau d’arguments cliniques et biologiques. Le Dr Randy Cron, MD, explique que la présence d’hémophagocytes est un marqueur utilisé dans plusieurs critères de classification ou de diagnostic des syndromes d'orage cytokinique.

Il souligne toutefois que ce signe manque à la fois de sensibilité et de spécificité. Le diagnostic s’appuie donc sur un ensemble plus large d’indicateurs, incluant la ferritinémie, la fièvre, les cytopénies et d’autres signes d’inflammation systémique. Le Dr Anton Titov, MD, aborde l’importance de ces critères en pratique clinique.

Transcription intégrale

Dr Anton Titov, MD : Qu'est-ce que le syndrome d'activation macrophagique ? On l'appelle aussi histiocytose lymphohistiocytaire hémophagocytaire secondaire. HLH est plus facile à prononcer, non ?

Dr Randy Cron, MD : Malheureusement, comme souvent en médecine, plusieurs noms coexistent pour désigner des entités similaires sans être identiques. Nous avons intitulé notre manuel, paru juste avant la pandémie, "Syndrome d'orage cytokinique" pour proposer une expression simple à retenir et à conceptualiser, que ce soit pour les médecins non spécialistes ou le grand public.

"Orage" et "syndrome" sont assez évidents. "Cytokine" est un terme nouveau pour beaucoup, mais il reste accessible. HLH, comme vous le dites, est difficile à prononcer. C’est du jargon pour le public. Le syndrome d'activation macrophagique n’est guère mieux.

Le terme HLH a surtout été utilisé par les hémato-oncologues ou les cliniciens recourant à la chimiothérapie. Il concernait principalement les cancers, notamment la forme familiale ou génétique survenant chez le jeune enfant.

Dr Anton Titov, MD : Lorsque les rhumatologues ont observé cette affection dans leurs pathologies – maladie de Still chez l'adulte ou arthrite juvénile idiopathique systémique (AJIS en abrégé) chez l'enfant, où elle est plus fréquente –, ils l’ont nommée syndrome d'activation macrophagique. Il s’agit donc d’un processus similaire, mais pas identique.

Dr Randy Cron, MD : À mon avis, le SAM regroupe ces maladies plutôt qu’il ne les subdivise. Je le vois comme faisant partie du vaste spectre du syndrome d'orage cytokinique, mais c’est simplement le terme employé par les rhumatologues.

Dans ce processus, les macrophages s’activent effectivement. Ils se transforment en histiocytes, observables dans la moelle osseuse ou d’autres sites biopsiés. Leur activation est telle qu’ils englobent d’autres types cellulaires, comme les globules rouges et blancs.

C’est un marqueur, ni très sensible ni très spécifique, mais il témoigne du processus pathologique. La présence de ces hémophagocytes ou macrophages excessivement activés est utilisée dans plusieurs critères de classification ou de diagnostic des syndromes d'orage cytokinique.