Expert de premier plan en éducation neurochirurgicale et en chirurgie de la base du crâne, le Dr Philip Theodosopoulos, MD, décrit l’évolution décisive qui a conduit à remplacer le modèle traditionnel d’apprentissage par un paradigme de formation structuré, centré sur le retour d’information. Il expose les limites des méthodes anciennes, notamment la réduction des horaires opératoires et la moindre tolérance des patients envers les chirurgiens en formation. L’enseignement chirurgical moderne intègre désormais un retour systématique, des séances opératoires supervisées et l’utilisation de la vidéo. Le Dr Theodosopoulos souligne la nécessité d’adapter les méthodes pédagogiques à la génération des Millennials et anticipe un avenir où la simulation occupera une place centrale dans la formation.
Modernisation de la formation chirurgicale : de l’apprentissage traditionnel à l’enseignement structuré
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- Limites du modèle d’apprentissage
- Enseignement chirurgical systématique
- Retour d’expérience adapté à la génération Y
- Technologie dans la formation chirurgicale
- Avenir de la formation par simulation
- Deuxième avis médical
- Transcription intégrale
Limites du modèle d’apprentissage en chirurgie moderne
Le Dr Philip Theodosopoulos, MD, souligne les contraintes importantes du paradigme traditionnel mentor-apprenti dans la formation chirurgicale. Bien que fondateur, ce modèle ancien est aujourd’hui limité par la réduction des horaires de travail des internes et une exposition réduite en salle d’opération. Les patients sont désormais moins enclins à se faire opérer par des chirurgiens en formation, et les hôpitaux surveillent de près les résultats cliniques. Ces facteurs entravent collectivement l’innovation chirurgicale et limitent la pratique indispensable à la maîtrise.
La transition vers un enseignement chirurgical systématique
Un défi majeur réside dans le fait que les chirurgiens sont des praticiens compétents, mais rarement formés à la pédagogie. Le Dr Philip Theodosopoulos, MD, insiste sur la nécessité de dépasser l’apprentissage par osmose. Son travail a consisté à créer une structure éducative plus formalisée et systématique pour les résidents en neurochirurgie. Cette approche vise à aider les chirurgiens-enseignants à développer des méthodes pédagogiques efficaces. Le retour structuré est crucial pour l’amélioration des résidents et ne doit pas être laissé au hasard.
Le Dr Anton Titov, MD, et le Dr Theodosopoulos évoquent l’importance d’une formation rigoureuse, illustrée par des mentors comme le Dr Arthur Day. L’objectif est de construire des cadres éducatifs assurant une formation constante et de haute qualité pour chaque résident.
Adapter le retour d’expérience pour la génération Y
Le Dr Philip Theodosopoulos, MD, constate que le type de retour attendu par les résidents actuels diffère fondamentalement. Les études sur la génération Y montrent qu’ils ont besoin d’évaluations constructives et fréquentes pour progresser. L’ancienne norme de retours majoritairement négatifs est préjudiciable et inefficace pour les apprenants modernes. Cette évolution sociétale exige une approche nouvelle et plus bienveillante de l’enseignement chirurgical, adaptée à la manière dont les jeunes chirurgiens apprennent et évoluent.
Exploiter la technologie pour améliorer la formation chirurgicale
Les outils modernes offrent des opportunités inédites pour l’enseignement chirurgical. Le Dr Philip Theodosopoulos, MD, souligne la facilité d’enregistrer les interventions sous microscope pour une revue immédiate. Cette technologie permet d’organiser des séances observées où les enseignants peuvent fournir un retour visuel précis. Ce qui était techniquement complexe il y a quinze ans est désormais instantané. Intégrer ces outils est essentiel pour optimiser la formation dans le temps limité disponible.
L’avenir de la simulation en formation chirurgicale
Le Dr Philip Theodosopoulos, MD, considère la simulation comme la prochaine frontière de l’enseignement chirurgical. Bien que pas encore entièrement validée, elle sera très probablement utilisée de manière extensive à l’avenir. Cette méthode technologiquement avancée permettra aux résidents de s’exercer et de maîtriser outils et techniques dans un environnement sans risque. Elle représente une avancée passionnante pour les éducateurs souhaitant former des chirurgiens leaders hautement compétents.
Le rôle du deuxième avis médical en chirurgie
Le Dr Anton Titov, MD, et le Dr Theodosopoulos confirment l’importance cruciale d’un deuxième avis médical lorsqu’une intervention chirurgicale est envisagée. Solliciter un deuxième avis aide les patients à choisir le meilleur plan de traitement pour les affections neurochirurgicales. Ce processus rassure les patients sur le caractère approprié de l’opération proposée. C’est une étape essentielle pour un consentement éclairé et des soins optimaux.
Transcription intégrale
Dr Anton Titov, MD : Comment former les chirurgiens leaders ? La formation chirurgicale a longtemps suivi un modèle artisanal d’apprentissage. Le jeune chirurgien était l’apprenti ; le chirurgien senior, le maître. Aujourd’hui, elle doit devenir plus structurée. Les mentors doivent fournir un meilleur retour.
Un neurochirurgien leader de Californie partage son expérience du mentorat des jeunes chirurgiens. Comment préparez-vous la prochaine génération de chirurgiens leaders ? Interview vidéo avec un expert en neurochirurgie. Comment former les meilleurs chirurgiens.
Dr Philip Theodosopoulos, MD : Les chirurgiens universitaires expérimentés en position de leadership doivent aider les enseignants à devenir pédagogues. Les directeurs de programme de résidence doivent structurer le retour aux chirurgiens en formation.
Dr Anton Titov, MD : Les chirurgiens de la génération Y nécessitent une approche différente de l’enseignement. Les séances chirurgicales observées leur sont utiles. Fournir un retour constructif et fréquent est important. Les outils modernes et la simulation doivent être utilisés pour améliorer la formation.
Dr Philip Theodosopoulos, MD : Un deuxième avis médical est crucial si une intervention chirurgicale est nécessaire. Il aide à choisir le meilleur traitement en neurochirurgie et rassure le patient sur l’option proposée.
Devenir chirurgien. Comment former les chirurgiens leaders.
Dr Anton Titov, MD : Parlons de la formation en neurochirurgie.
Dr Philip Theodosopoulos, MD : Vous avez déjà abordé ce sujet. Il est très important. Nous nous sommes rencontrés pour la première fois au Brigham and Women’s Hospital à Boston. J’étais résident, et vous étiez fellow en chirurgie vasculaire cérébrale et de la base du crâne avec le Dr Arthur Day.
Le Dr Arthur Day est l’un des chirurgiens vasculaires cérébraux et de la base du crâne les plus éminents au monde. C’est aussi un éducateur exceptionnel.
Dr Anton Titov, MD : Il consacre tout le temps nécessaire à ses résidents, et même au-delà. Nous apprécions tous deux l’importance d’une formation rigoureuse en médecine et en chirurgie.
Vous avez accompli un travail remarquable en enseignement neurochirurgical à l’University of Cincinnati.
Dr Philip Theodosopoulos, MD : Vous y avez dirigé le programme de résidence en neurochirurgie pendant longtemps. Puis vous êtes venu à San Francisco, UCSF, où vous avez introduit des changements dans la formation chirurgicale, avec des résultats salués nationalement.
Dr Anton Titov, MD : Quelles structures éducatives sont cruciales dans la formation des résidents en neurochirurgie ? Quels ont été les résultats de ces changements ?
Dr Philip Theodosopoulos, MD : Nous sommes encore en partie bloqués dans l’ancien paradigme de formation, surtout en chirurgie. Cela fonctionne jusqu’à un certain point, mais pas au-delà. Pourquoi est-ce important ?
Nous avons tous bénéficié du paradigme mentor-mentoré. C’est important et efficace. Mais il est désormais très limité en raison des horaires restreints des résidents, de l’exposition réduite aux pathologies, et du temps limité en salle d’opération.
Traditionnellement, la pratique compensait ces limites. Mais aujourd’hui, les résultats cliniques sont étroitement surveillés, et les hôpitaux y attachent une grande importance.
Les patients sont moins disposés à se faire opérer par des chirurgiens en formation. Il y a un risque que les chirurgiens soient blâmés pour avoir repoussé les limites en formation, sans jamais compromettre le bien-être du patient. Mais une supervision excessive peut étouffer l’innovation chirurgicale.
Les chirurgiens sont tous des éducateurs, mais rarement formés à la pédagogie. Nous étions formés comme apprentis. Certains ont eu de meilleurs modèles, mais sans méthode éducative formelle.
C’est ce que j’ai tenté de systématiser à Cincinnati. En tant que directeur de programme, j’ai cherché à formaliser l’enseignement et à aider les éducateurs à devenir pédagogues, pas seulement mentors.
Car pour évaluer les résidents et leur donner du retour, nous comptons encore trop sur l’apprentissage par osmose. « Regarde-moi et apprends. » Cela ne signifie pas laisser les résidents opérer seuls. Mais sans structurer le retour, nous ne pouvons pleinement réussir.
Dr Anton Titov, MD : Autrefois, le retour était souvent négatif, voire absent. C’était la norme. Mais aujourd’hui, avec la génération Y, les besoins sont différents. Mes recherches antérieures le confirment.
Le type de retour requis par les résidents actuels est très différent. C’est sociétal, du moins aux États-Unis et ailleurs. Les outils doivent évoluer, et nous avons désormais la technologie pour le faire.
Nous avions instauré des séances chirurgicales observées pour évaluer les compétences.
Dr Philip Theodosopoulos, MD : Maintenant, il est si simple d’enregistrer une intervention sous microscope et de la visionner immédiatement. Les résidents nous regardent parfois avec incrédulité. Il y a quinze ans, c’était impossible. Aujourd’hui, un simple bouton suffit.
Dr Anton Titov, MD : Certains changements dans la supervision et la formation sont technologiques. D’autres sont systématiques, car le temps manque pour former uniquement par osmose. D’autres encore sont liés à une concurrence accrue.
Il y a davantage de patients et d’interventions aujourd’hui.
Dr Philip Theodosopoulos, MD : Les chirurgiens doivent sélectionner les cas pertinents. Il faut donner les bons outils aux jeunes chirurgiens. Ils ne peuvent devenir compétents seuls, ni maîtriser les techniques sans pratique suffisante.
C’est un domaine passionnant de l’enseignement chirurgical. Nous n’avons même pas abordé les méthodes technologiquement avancées encore en validation.
À l’avenir, la simulation chirurgicale sera très probablement utilisée de manière extensive. Ce sont les moyens que nous emploierons pour former les résidents. C’est excitant pour nous, éducateurs.
Dr Anton Titov, MD : Comment former les chirurgiens de premier plan. Interview vidéo avec un expert renommé en neurochirurgie. Comment encadrer correctement les jeunes chirurgiens ? Apprentissage traditionnel ou retours structurés ?