Le général Stanley McChrystal et sa pratique d'un seul repas par jour : est-ce sain ou non ?

Le général Stanley McChrystal et sa pratique d'un seul repas par jour : est-ce sain ou non ?

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Expert de renommée mondiale en vieillissement et longévité, le docteur Matt Kaeberlein, MD, PhD, décrypte les effets potentiels sur la santé d’un régime limité à un seul repas quotidien. Il explore le lien entre l’alimentation restreinte dans le temps et la gestion du poids. Le docteur Kaeberlein prend pour exemple les habitudes alimentaires du général Stanley McChrystal. Il se demande si les bénéfices observés relèvent de la chrononutrition ou d’une simple réduction calorique. Le docteur Matt Kaeberlein, MD, établit également un parallèle avec une vaste étude sur le vieillissement chez le chien.

Alimentation une fois par jour : les bienfaits santé du jeûne intermittent expliqués

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Aperçu de l'alimentation une fois par jour

Le docteur Matt Kaeberlein, MD, PhD, évoque le cas intrigant du général Stanley McChrystal, qui ne prend qu'un seul repas par jour. Ce rythme alimentaire, adopté depuis qu'il était lieutenant, se limite exclusivement au soir. Le Dr Kaeberlein explique qu'il s'agit d'une forme de jeûne intermittent, avec une fenêtre d'alimentation très restreinte.

Cette approche suscite un intérêt croissant dans les milieux dédiés à la longévité et à l'optimisation santé. Le docteur Anton Titov, MD, soulève la question de savoir si ce mode d'alimentation non conventionnel pourrait en réalité présenter des avantages pour la santé, malgré les recommandations habituelles qui vont à l'encontre.

Apport calorique versus horaire des repas

Le docteur Matt Kaeberlein, MD, PhD, insiste sur la distinction cruciale entre corrélation et causalité dans les habitudes alimentaires. Il note que les personnes qui ne prennent qu'un repas par jour ou qui limitent leur alimentation à une fenêtre de six heures consomment généralement moins de calories au total. Cette restriction calorique naturelle contribuerait significativement aux éventuels bénéfices observés.

Le Dr Kaeberlein constate qu'aucune des personnes qu'il connaît pratiquant le un-repas-par-jour n'est en surpoids ou obèse. Il suggère qu'il serait difficile de maintenir une obésité avec un seul repas quotidien. Le mécanisme précis derrière ces bienfaits potentiels reste une question scientifique ouverte qui mérite des investigations plus poussées.

Le docteur Matt Kaeberlein, MD, PhD, apporte un éclairage vétérinaire sur les tendances de l'obésité. Il note que l'obésité est un problème croissant chez les chiens domestiques, reflétant les tendances observées chez les humains. Bien que les taux d'obésité canine n'aient pas encore atteint les niveaux humains aux États-Unis, de nombreux chiens de compagnie sont aujourd'hui confrontés à des problèmes de poids.

Le docteur Anton Titov, MD, s'interroge sur le fait que les chiens auraient généralement une alimentation plus saine que les humains. Le Dr Kaeberlein indique que cette hypothèse n'est pas nécessairement fondée et nécessite des études complémentaires. Le parallèle entre les schémas alimentaires humains et canins offre des opportunités de recherche précieuses.

Niveaux d'activité et facteurs environnementaux

Le docteur Matt Kaeberlein, MD, PhD, explique comment les habitudes d'activité des chiens reflètent souvent celles de leurs propriétaires. Les chiens vivant avec des maîtres actifs ont généralement eux-mêmes un niveau d'activité plus élevé. Les facteurs environnementaux influencent aussi considérablement l'activité : les chiens en milieu rural ont plus d'occasions de se dépenser que ceux vivant en appartement en ville.

L'équipe de recherche recueille des données rapportées par les propriétaires sur l'activité de leurs chiens. Elle étudie les corrélations entre le niveau d'activité et l'état de santé au fil du vieillissement. L'équipe du Dr Kaeberlein examine si l'âge du propriétaire permet de prédire le niveau d'activité du chien, qui lui-même influencerait l'état de santé.

Perspectives de recherche

Le docteur Matt Kaeberlein, MD, PhD, décrit les recherches en cours utilisant des technologies avancées de suivi d'activité. L'équipe développe des moniteurs d'activité continue, similaires aux Fitbit, spécialement conçus pour les chiens. Ces dispositifs fourniront des données plus précises sur les mouvements canins et leurs impacts sur la santé.

Les chercheurs explorent plusieurs variables, notamment les différences entre milieux urbain et rural. Ils étudient comment les conditions de vie affectent le niveau d'activité et, par conséquent, la santé. L'objectif est d'identifier des relations de cause à effet, et non de simples corrélations, dans les habitudes alimentaires et d'activité.

Transcription intégrale

Dr. Anton Titov, MD : C'est fascinant. Le général Stanley McChrystal, qui affirme ne prendre qu'un repas le soir depuis qu'il était lieutenant, aurait-il finalement raison, contrairement aux idées reçues ?

Dr. Matt Kaeberlein, MD : Oui, comme je le disais, la corrélation n'implique pas la causalité. Mais cela rejoint le concept de jeûne intermittent. Je connais plusieurs personnes qui mangent soit dans une fenêtre de six heures, soit un seul repas par jour.

Cela dit, il est difficile de déterminer si les bénéfices potentiels de cette approche sont dus à la restriction temporelle ou simplement au fait que ces personnes mangent moins. Comme je l'ai mentionné, toutes celles que je connais qui pratiquent le un-repas-par-jour ont un poids normal. Je pense qu'il est assez difficile d'être en surpoids ou obèse avec un seul repas quotidien. Si bienfaits il y a, le mécanisme reste une question ouverte, mais la forte corrélation observée chez les chiens incite à poursuivre les recherches pour établir un lien de causalité.

Dr. Anton Titov, MD : Globalement, diriez-vous que ces régimes sont meilleurs, sans les comparer au régime occidental souvent incriminé dans les maladies chroniques ?

Dr. Matt Kaeberlein, MD : Je ne sais pas. D'après mes discussions avec des vétérinaires, l'obésité est un problème croissant chez les chiens domestiques. Les taux ne sont peut-être pas aussi élevés qu'aux États-Unis chez les humains, mais il n'est pas rare que les chiens de compagnie soient obèses.

Je ne dirais pas qu'en général, les chiens mangent plus sainement que les humains. Cela reste à vérifier.

Dr. Anton Titov, MD : Et les chiens suivent probablement le rythme d'activité de leurs propriétaires. Une mobilité réduite chez les chiens occidentaux est donc plausible, sauf si leur maître est très actif en extérieur. Qu'en est-il des hormones ?

Dr. Matt Kaeberlein, MD : Oui, ce sont des données que nous recueillons. Pour l'instant, nous n'avons pas encore finalisé le suivi d'activité avec des moniteurs continus du type Fitbit pour chien. Nous y travaillons.

Même avec les déclarations des propriétaires, une observation intéressante est que nous avons des chiens en milieu urbain, suburbain ou rural. Vous avez raison, l'activité du propriétaire influence celle du chien, mais le lieu de vie aussi.

Les chiens en milieu rural, qui ont peut-être une grande cour et passent beaucoup de temps dehors, sont généralement plus actifs que ceux vivant en appartement dans une grande ville comme New York.

Nous collectons des données sur l'activité des chiens auprès des propriétaires. Certains membres de l'équipe étudient précisément cette question : quelles corrélations peut-on établir entre le niveau d'activité du chien et son état de santé avec l'âge ?

Une question intrigante est de savoir si le niveau d'activité, ou même l'âge du propriétaire, permet de prédire l'activité du chien, elle-même prédictive de la santé au fil du vieillissement. Ce sont exactement les types de questions que nous explorons actuellement.