Le Dr Francesco Maisano, MD, expert de renom en chirurgie cardiaque et maladies valvulaires, évoque l’avenir de cette spécialité. Il met l’accent sur l’amélioration de la sécurité et de l’efficacité des interventions. Le Dr Maisano souligne le rôle déterminant de l’intelligence artificielle et de la simulation avancée, ainsi que la nécessité de renforcer la formation et l’éducation chirurgicales. Les nouvelles technologies serviront de guide aux chirurgiens et renforceront la sécurité des procédures, à l’image des systèmes de sécurité utilisés dans l’aviation.
L’intelligence artificielle et l’amélioration de la sécurité dans l’avenir de la chirurgie cardiaque
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- Tendances futures en chirurgie cardiaque
- Intelligence artificielle pour la sécurité chirurgicale
- Défis de l’enseignement chirurgical
- Technologie et formation par simulation
- Amélioration de la reproductibilité des interventions
- Transcription intégrale
Tendances futures en chirurgie cardiaque
Le docteur Francesco Maisano, MD, s’intéresse depuis plus de 15 ans à l’avenir de la chirurgie cardiaque. Il identifie la pathologie tricuspide comme un domaine majeur pour la recherche future. Selon lui, au moins dix années d’études intensives seront nécessaires pour mieux comprendre cette affection. Sa vision dépasse les maladies spécifiques et englobe le développement de nouveaux instruments et technologies chirurgicales.
L’application de ces innovations en pratique clinique présente des défis importants. Le docteur Maisano souligne que l’imagerie diagnostique, la formation et la création d’un environnement clinique adapté constituent les principaux obstacles. Il note que si les blocs opératoires ont évolué vers des salles hybrides, les méthodes fondamentales d’enseignement chirurgical n’ont, elles, pas changé depuis des siècles.
Intelligence artificielle pour la sécurité chirurgicale
Le docteur Francesco Maisano, MD, est convaincu que la prochaine décennie sera marquée par l’interaction homme-machine. L’intelligence artificielle s’immisce déjà discrètement dans la profession. Cette technologie deviendra de plus en plus prédominante pour renforcer la sécurité des procédures cardiaques complexes.
L’IA guidera les interventions et assurera un contrôle qualité en temps réel. Le docteur Maisano établit une comparaison directe avec l’industrie aéronautique. En aviation, de multiples mesures assistent les pilotes pour garantir la sécurité et le respect des protocoles. En revanche, un chirurgien cardiaque en salle d’opération est souvent livré à lui-même pour prendre des décisions cruciales.
Défis de l’enseignement chirurgical
Un thème central abordé par le docteur Maisano est l’obsolescence du modèle d’enseignement chirurgical. Il affirme que la formation des chirurgiens n’a guère évolué depuis 200 ans. Cette approche traditionnelle est inadaptée aux procédures modernes guidées par la technologie.
Actuellement, le résultat d’une intervention dépend largement de l’expertise individuelle du chirurgien. Le docteur Maisano met en garde : même un chirurgien expérimenté peut avoir un jour moins performant en raison de facteurs externes. Cette variabilité inhérente souligne l’urgence de changements systémiques pour renforcer les compétences humaines grâce à un soutien technologique.
Technologie et formation par simulation
Le docteur Francesco Maisano, MD, insiste sur la nécessité de simulateurs chirurgicaux avancés. Il relate sa propre formation, qui impliquait des centaines d’expérimentations avant d’opérer un patient. Aujourd’hui, une telle préparation intensive est rarement possible pour les jeunes chirurgiens.
Les stagiaires doivent souvent passer directement à l’opération sur corps humain. Le docteur Maisano considère cette transition comme très difficile et potentiellement risquée. Le développement de simulateurs haute fidélité est essentiel pour combler ce déficit de formation. Ces outils permettront aux chirurgiens de maîtriser de nouvelles techniques dans un environnement sans danger.
Amélioration de la reproductibilité des interventions
L’effort futur du docteur Maisano se concentre sur la sécurité et l’efficacité, et non uniquement sur de nouveaux dispositifs. Son objectif est d’améliorer le profil de sécurité et la reproductibilité des procédures avancées existantes, souvent développées dans des conditions idéales hautement spécialisées.
Le docteur Maisano préconise l’élaboration de pratiques standardisées et de protocoles de dépannage. Cette approche structurée contribuera à garantir que chaque patient bénéficie d’une intervention sûre et efficace, quel que soit le chirurgien ou l’hôpital. L’utilisation des technologies les plus modernes est essentielle pour atteindre cet objectif de soins constants et de haute qualité.
Transcription intégrale
Dr. Francesco Maisano, MD : Je parle de l’avenir de la chirurgie cardiaque depuis 15 ans. J’ai réalisé qu’il y a toujours un avenir, n’est-ce pas ? Il reste toujours des questions ouvertes. Nous venons d’évoquer l’insuffisance tricuspide. La pathologie tricuspide reste un livre à écrire. Nous avons donc au moins dix ans de recherche devant nous sur cette maladie.
Au-delà des pathologies spécifiques, ma vision est la suivante. J’ai investi mon temps, mes efforts et mon attention scientifique dans le développement de nouveaux outils. J’ai mis au point plusieurs techniques et technologies différentes. Mon intérêt est d’appliquer et d’implémenter ces technologies dans le monde réel. Et je vois les défis—les défis de l’imagerie diagnostique, ceux de la formation, ceux de créer l’environnement approprié.
Imaginez : nous avons innové dans les dispositifs médicaux. Nous avons innové dans nos blocs opératoires. Nous travaillons aujourd’hui dans des salles hybrides. Nous avons innové en imagerie diagnostique. Mais nous enseignons encore de la même manière qu’il y a 200 ans. La formation est donc un enjeu d’avenir. Peut-être que cela semble ennuyeux. Vous vous attendez peut-être à quelque chose de plus proche de la science-fiction. Mais la formation assistée par la technologie sera l’une des tendances majeures.
Dr. Francesco Maisano, MD : Et globalement, je crois fermement que dans les dix prochaines années, nous verrons se développer l’interaction entre les humains et les machines. Nous verrons l’intelligence artificielle s’immiscer dans notre profession, d’abord de manière très discrète. Nous l’avons déjà—sans toujours nous en rendre compte. De plus en plus, ce sera une collaboration entre l’humain et la machine.
Pour améliorer la sécurité des interventions, pour guider nos procédures, pour assurer un contrôle qualité et des vérifications en temps réel. Je suis convaincu qu’il nous faut atteindre le même niveau technologique qu’en aéronautique, où de multiples mesures aident les pilotes à voler en sécurité et à respecter les règles.
Pourtant, aujourd’hui, si vous entrez en salle d’opération, le pilote, l’opérateur, est quasiment livré à lui-même. Un chirurgien est entouré de personnes, mais en définitive, il est seul. Le succès de l’intervention dépend énormément de son expertise.
Mais attention : même un opérateur expérimenté peut avoir un jour où il n’est pas à pleine capacité pour diverses raisons. Renforcer le niveau de sécurité, intégrer l’intelligence artificielle et des machines autour des opérateurs sera donc la tendance principale à l’avenir. Et cela va se concrétiser.
Mon effort portera entièrement sur la sécurité et l’efficacité des interventions, plutôt que sur de nouveaux dispositifs ou tendances. Je veux améliorer le profil de sécurité et la reproductibilité de ce que nous avons développé dans des conditions très spécialisées.
J’ai eu la chance d’apprendre ces procédures en réalisant des centaines d’expérimentations avant de passer à l’humain. Aujourd’hui, ce n’est plus possible pour ceux qui débutent leur formation chirurgicale. Ils doivent sauter directement à l’opération sur corps humain. Et c’est très difficile.
Nous devons donc développer des simulateurs. Nous devons élaborer des pratiques standardisées. Et nous devons mettre au point des procédures de dépannage pour offrir des interventions plus sûres à nos patients. Enfin, nous appliquerons les technologies les plus modernes.