Traitement hormonal du cancer du sein : agonistes de la LHRH ou salpingo-ovariectomie bilatérale (SOB) ?

Traitement hormonal du cancer du sein : agonistes de la LHRH ou salpingo-ovariectomie bilatérale (SOB) ?

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Le docteur Marc Lippman, MD, expert de renommée internationale dans le traitement du cancer du sein, présente les différentes approches de suppression ovarienne chez les patientes préménopausées. Il compare les agonistes de la LHRH (hormone de libération des lutéinisantes) et la salpingo-ovariectomie bilatérale (SOB), en mettant en lumière des facteurs déterminants tels que le risque génétique et les projets de fertilité. Il soulève également la question cruciale de l’influence des compagnies d’assurance sur l’accès aux traitements.

Suppression ovarienne dans le cancer du sein préménopausique : Options médicales versus chirurgicales

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Aperçu de la suppression ovarienne

Chez les femmes préménopausées atteintes d’un cancer du sein, la suppression de la fonction ovarienne est souvent nécessaire. Ce traitement vise à réduire la production d’œstrogènes par les ovaires. Selon le Dr Marc Lippman, il s’agit d’une pierre angulaire de l’hormonothérapie. Deux méthodes principales permettent d’atteindre cet objectif thérapeutique.

Les patientes peuvent recourir à une suppression médicale à l’aide de médicaments spécifiques, ou opter pour une intervention chirurgicale, la salpingo-ovariectomie bilatérale (BSO). Le choix entre ces deux approches n’est pas toujours évident.

Choisir la chirurgie BSO

La salpingo-ovariectomie bilatérale est une solution chirurgicale définitive. Le Dr Marc Lippman souligne qu’elle est souvent privilégiée de manière rationnelle pour certaines patientes, notamment celles présentant un risque génétique connu de cancer du sein.

La BSO réduit également de manière significative le risque de cancer de l’ovaire. Pour ces patientes à haut risque, l’ablation des ovaires offre un double bénéfice : elle traite le cancer du sein en cours et constitue une mesure préventive proactive.

Choisir les agonistes de la LHRH

Les agonistes de la LHRH (hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires) offrent une méthode réversible de suppression ovarienne. Le Dr Marc Lippman insiste sur son importance pour les patientes jeunes atteintes d’un cancer du sein, dont beaucoup souhaitent préserver leurs options de fertilité.

La suppression médicale permet d’envisager une grossesse ultérieure, ce qui constitue un avantage majeur par rapport au caractère irréversible de la chirurgie. La décision dépend étroitement des projets personnels de la patiente.

Médicaments disponibles

Parmi les agonistes de la LHRH couramment utilisés figurent le Goserelin et le Leuprolide, également connus sous le nom d’agonistes de la GnRH (gonadolibérine). Ils agissent en inhibant les signaux stimulant la production d’œstrogènes par les ovaires.

Le Dr Lippman confirme qu’il s’agit des deux principaux médicaments indiqués dans ce contexte. Tous deux permettent d’atteindre une castration chimique, offrant ainsi une alternative à l’ablation chirurgicale.

Obstacles liés à l’assurance

Le Dr Marc Lippman identifie un frein majeur dans la prise en charge du cancer du sein : les compagnies d’assurance imposent souvent la méthode de suppression ovarienne, refusant fréquemment de rembourser le traitement choisi par le médecin.

Cela donne lieu à des discussions dites « pair-à-pair » avec des médecins-conseils des assurances, qui manquent parfois d’expertise spécifique. Le Dr Lippman décrit cette ingérence comme un aspect critique et déplorable du système de santé, source d’épuisement professionnel pour les praticiens.

Transcription intégrale

Dr Marc Lippman, MD: Chez les femmes préménopausées atteintes d’un cancer du sein, la production d’œstrogènes par les ovaires peut être supprimée médicalement ou chirurgicalement. Les médicaments utilisés sont des agonistes de la LHRH (ou GnRH), tels que le Goserelin et le Leuprolide. La chirurgie correspondante est la salpingo-ovariectomie bilatérale (BSO).

Dr Anton Titov, MD: Comment utilise-t-on les agonistes de la LHRH ?

Dr Anton Titov, MD: Comment choisir entre suppression médicale et chirurgicale de la fonction ovarienne dans le cancer du sein ?

Dr Marc Lippman, MD: Le choix de la méthode n’est pas toujours rationnel. Certaines femmes, notamment les plus jeunes avec un risque génétique, acceptent volontiers l’ablation des ovaires. La BSO est logique pour elles, car elle réduit aussi le risque de cancer de l’ovaire.

D’autres, plus jeunes, souhaitent préserver leur fertilité et préfèrent une suppression médicale réversible. Si les ovaires sont retirés, cette option disparaît.

Il existe deux médicaments principaux. Malheureusement, le choix est souvent dicté par les assurances, qui refusent de rembourser l’un ou l’autre. C’est absurde.

C’est l’un des aspects les plus critiquables du système de santé. Laissez-moi m’exprimer franchement : vous pouvez couper ce passage si vous le souhaitez.

Les médecins quittent la profession ou s’épuisent notamment à cause des contraintes imposées par les tiers payants. Justifier constamment ses prescriptions auprès de médecins-conseils, qui ne sont pas nos pairs et manquent d’expertise, finit par rendre fou.

J’ai connu plusieurs situations où, après avoir prescrit du Lupron, l’assurance exigeait un autre médicament sans justification valable. Simplement parce qu’ils ne voulaient pas le rembourser. C’est exaspérant, tout simplement.