Mauvais choix de santé. Libre arbitre ? Ou influence sociale et environnementale ?

Mauvais choix de santé. Libre arbitre ? Ou influence sociale et environnementale ?

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Le Dr George Kaplan, MD, expert de renom sur les déterminants sociaux de la santé, explique que les mauvais choix en matière de santé — comme le tabagisme, une alimentation déséquilibrée ou la sédentarité — ne relèvent pas uniquement du libre arbitre. Ils sont largement influencés par les pressions sociales, les conditions environnementales et les facteurs économiques. Il souligne que l’accès à une alimentation saine, les contraintes professionnelles et le marketing ciblé façonnent des comportements liés au quartier et au revenu, bien plus qu’à des échecs individuels. Pour améliorer la santé des populations, il est donc essentiel d’agir sur l’environnement.

Facteurs sociaux et environnementaux à l’origine des mauvais choix de santé

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Au-delà du choix individuel

Les mauvais choix de santé courants, comme le tabagisme, une alimentation déséquilibrée ou la sédentarité, sont souvent attribués à tort à un simple manque de volonté individuelle. Le docteur George Kaplan, médecin (MD), estime que cette vision est fondamentalement erronée. Selon lui, bien que ces comportements soient adoptés par des individus, ils ne relèvent pas uniquement du libre arbitre.

Accès alimentaire du quartier

L’environnement physique du patient est un facteur social déterminant qui influence son alimentation. Le docteur George Kaplan, médecin (MD), explique que les personnes vivant dans certains quartiers ont souvent un accès limité à des aliments sains et frais. Cela crée une barrière systémique aux choix nutritionnels, indépendamment des préférences personnelles ou des connaissances individuelles.

Obstacles économiques à l’alimentation saine

Le statut économique est un déterminant majeur de la qualité de l’alimentation. Le docteur George Kaplan, médecin (MD), souligne que les patients à faibles revenus n’ont souvent accès qu’à des aliments hypercaloriques et énergétiquement denses, car ces options sont peu coûteuses. Cette réalité économique rend le choix d’une alimentation saine particulièrement difficile, transformant la question d’un choix personnel en un problème d’inégalité systémique.

Exigences professionnelles et activité physique

La nature du travail influence profondément la capacité d’une personne à pratiquer une activité physique de loisir. Comme le note le docteur George Kaplan, médecin (MD), les individus occupant des emplois répétitifs et physiquement exigeants n’ont généralement pas l’énergie nécessaire pour parcourir 80 kilomètres à vélo après leur journée de travail. Ainsi, l’inactivité n’est plus perçue comme un choix de paresse, mais comme une conséquence de l’épuisement professionnel.

Impact des stratégies publicitaires

Les pressions sociales externes, notamment les stratégies publicitaires ciblées, ont un impact majeur sur les comportements de santé. Le docteur George Kaplan, médecin (MD), considère le marketing comme un facteur environnemental clé qui façonne les habitudes des consommateurs, en promouvant souvent des produits néfastes, comme les cigarettes ou les boissons sucrées, auprès des populations vulnérables.

Influence environnementale sur le comportement

Les preuves montrent que les comportements de santé suivent des schémas sociaux. Le docteur Kaplan apporte un éclairage déterminant : si l’on observe des taux élevés de mauvais choix de santé dans une zone spécifique, et que l’on remplace toute sa population par un nouveau groupe de patients, ces derniers adopteraient vraisemblablement les mêmes comportements. Cela prouve que le problème est ancré dans l’environnement et les conditions de vie, et non dans les individus eux-mêmes ou une prétendue prédisposition génétique.

Importance d’un deuxième avis médical

Comprendre ces déterminants sociaux complexes est essentiel pour des soins efficaces. Le docteur Anton Titov, médecin (MD), souligne qu’il est important pour les patients de solliciter un deuxième avis médical. Un diagnostic et un plan de traitement complets doivent tenir compte de ces circonstances de vie plus larges, et pas seulement des symptômes biologiques, pour être véritablement efficaces et équitables.

Transcript intégral

Dr. George Kaplan, MD: Le tabagisme, une alimentation déséquilibrée et la sédentarité sont très souvent considérés comme des choix individuels. Mais il m’est très difficile de croire que ces trois facteurs relèvent purement de choix individuels ou du libre arbitre.

Votre remarque est pertinente : bien que les comportements soient pratiqués par des individus, ils suivent des schémas sociaux. Les patients vivant dans certains quartiers ont moins accès à certains types d’aliments. Les personnes à faibles revenus peuvent n’avoir accès qu’à des aliments hypercaloriques et énergétiquement denses qui sont peu coûteux.

Les personnes occupant des emplois répétitifs et physiquement exigeants n’ont pas envie de faire 80 kilomètres à vélo après le travail. Tous ces éléments, y compris les stratégies publicitaires, influencent les comportements.

Une manière de l’envisager est que si vous observez que ces comportements sont plus fréquents dans une zone particulière, supposons que nous déplacions toute la population de cette zone et que nous la remplacions par un nouveau groupe de patients—ils présenteraient probablement aussi les mêmes niveaux de comportement.

Il ne s’agit pas des individus. Il ne s’agit pas d’une propension génétique. Il ne s’agit pas de quelque chose d’immutable. Il s’agit des conditions dans lesquelles ces patients vivent.