Expert de premier plan en hépatologie, le Dr Scott Friedman, MD, souligne que la plupart des patients atteints de stéatose hépatique ou de NASH (stéatohépatite non alcoolique) ne présentent aucun symptôme. Il précise que l’alcool n’en est généralement pas la cause. Le diagnostic est souvent posé de façon fortuite, à l’occasion d’examens d’imagerie ou d’analyses sanguines. Cette découverte peut susciter une forte anxiété et une stigmatisation sociale. Le Dr Friedman insiste sur l’importance de rassurer les patients : leur maladie hépatique n’est pas liée à la consommation d’alcool.
Comprendre la stéatose hépatique et la NASH : symptômes, causes et comment rassurer le patient
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- La nature asymptomatique de la stéatose hépatique
- Présentation clinique et diagnostic
- Idées reçues sur l'alcool dans les maladies hépatiques
- Gérer la peur et la stigmatisation du patient
- Rassurer les patients sur les causes des maladies hépatiques
- Transcription intégrale
La nature asymptomatique de la stéatose hépatique
Le Dr Scott Friedman, MD, souligne un point essentiel concernant la stéatose hépatique et la NASH (stéatohépatite non alcoolique) : la plupart des patients ne présentent aucun symptôme. Cette absence de signes évidents fait que les personnes ignorent souvent leur état. La maladie peut ainsi progresser silencieusement, sans manifestation physique. Cette caractéristique asymptomatique représente un défi majeur pour le dépistage précoce et la prise en charge.
Présentation clinique et diagnostic
Le Dr Scott Friedman, MD, décrit le scénario typique du diagnostic. Les patients découvrent fréquemment leur état à l’occasion d’examens médicaux non liés. Par exemple, un médecin peut prescrire une échographie pour des douleurs abdominales non spécifiques, et l’imagerie révèle alors la présence de graisse dans le foie. Dans d’autres cas, des analyses sanguines de routine montrent une élévation des enzymes hépatiques. Cette découverte fortuite est le mode de révélation le plus courant de la stéatose hépatique.
Idées reçues sur l'alcool dans les maladies hépatiques
Une idée reçue tenace entoure la cause des maladies hépatiques. Le Dr Scott Friedman, MD, insiste sur le fait que la majorité des patients atteints de problèmes hépatiques ne consomment pas d’alcool de façon excessive. Le domaine de l’hépatologie souffre injustement de cette association. Le lien automatique entre maladie du foie et abus d’alcool est souvent erroné. Il est crucial de distinguer l’origine des maladies hépatiques métaboliques de celle de la maladie alcoolique du foie.
Gérer la peur et la stigmatisation du patient
L’annonce du diagnostic peut provoquer une grande peur et de l’anxiété. Le Dr Scott Friedman, MD, observe que les patients sont souvent terrifiés d’apprendre qu’ils souffrent d’une affection hépatique. Cette peur est aggravée par la stigmatisation sociale associée aux maladies du foie. L’entourage peut supposer à tort que le patient a un problème d’alcool, ce qui ajoute un fardeau émotionnel inutile.
Rassurer les patients sur les causes des maladies hépatiques
Le Dr Scott Friedman, MD, donne des conseils essentiels pour la communication avec le patient. Il recommande aux médecins d’offrir un message clair et rassurant. Les patients doivent comprendre que la plupart des maladies hépatiques ne sont pas causées par l’alcool. Ils ne devraient pas se sentir obligés de justifier leur état en invoquant une consommation d’alcool. Cette reassurance fait partie intégrante des soins psychologiques et contribue à réduire la stigmatisation liée au diagnostic.
Transcription intégrale
Dr Anton Titov, MD: Professeur Friedman, pourriez-vous nous présenter une vignette clinique illustrant certains des sujets abordés aujourd’hui ? Peut-être l’histoire d’un patient ou une synthèse de cas tirés de votre expérience.
Dr Scott Friedman, MD: Nous voyons tous des patients inquiets parce qu’ils ignoraient avoir un problème hépatique, mais qui présentent des douleurs non spécifiques. Le médecin peut demander une échographie, et on leur annonce qu’ils ont de la graisse dans le foie ou que leurs tests hépatiques sont élevés. Cela génère une grande peur.
Je ne citerais pas un cas particulier, mais c’est probablement la situation la plus fréquente : ils ne savaient pas qu’ils avaient une maladie du foie. Ils associent aussi souvent, à tort, tout problème hépatique à une consommation excessive d’alcool. Or, la majorité des patients atteints de maladie hépatique ne boivent pas excessivement.
Malheureusement, le domaine des maladies du foie porte globalement ce fardeau. Les patients ou leurs proches supposent souvent, à tort, qu’un problème hépatique signifie une consommation d’alcool excessive. Ce n’est généralement pas le cas.
Je terminerais donc en encourageant à rassurer les patients : la plupart des maladies hépatiques ne viennent pas de l’alcool. Ils n’ont pas à se justifier auprès d’eux-mêmes, de leur famille ou de quiconque poserait la question.