Le Dr Dean Fennell, spécialiste de renom en mésothéliome, souligne l’importance capitale des essais cliniques dans la prise en charge des stades avancés. Il illustre son propos par un cas clinique marquant : un nouvel inhibiteur de PARP a permis une réduction tumorale significative et prolongé la survie du patient de plus d’un an. Le Dr Fennell insiste sur le fait que l’accès aux essais cliniques peut transformer le pronostic et la qualité de vie, y compris pour des patients habituellement considérés comme inéligibles à une thérapie systémique. Ses travaux actuels visent à identifier les altérations génétiques prédictives de la réponse thérapeutique, contribuant ainsi au développement d’une médecine personnalisée pour le mésothéliome.
Progrès dans le traitement du mésothéliome grâce aux essais cliniques et à la médecine de précision
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- Rôle crucial des essais cliniques dans le mésothéliome
- Succès des inhibiteurs de PARP dans le traitement du mésothéliome
- Identification des biomarqueurs génétiques de réponse au traitement
- Amélioration de la qualité de vie et prolongation de la survie
- Avenir de la médecine stratifiée en oncologie
- Transcript intégral
Rôle crucial des essais cliniques dans le mésothéliome
Le Dr Dean Fennell souligne que les essais cliniques sont essentiels pour faire avancer le traitement du mésothéliome. Il constate que les patients inclus dans ces essais obtiennent systématiquement de meilleurs résultats que ceux recevant les soins standards. Cette tendance se confirme même chez les patients présentant des symptômes marqués ou une progression de la maladie au moment de leur inclusion.
Le Dr Fennell note que de nombreux participants aux essais seraient habituellement considérés comme inéligibles aux thérapies systémiques conventionnelles. Les essais cliniques leur offrent l’accès à des traitements innovants capables de stopper la croissance tumorale. La possibilité de participer à des études commerciales ou conçues par des investigateurs s’est révélée transformative pour de nombreux patients suivis par le Dr Fennell.
Succès des inhibiteurs de PARP dans le traitement du mésothéliome
Le Dr Fennell partage une étude de cas remarquable impliquant un inhibiteur de PARP (poly (ADP-ribose) polymérase) introduit il y a environ deux ans. Un sous-groupe de patients a présenté une réduction tumorale significative sous cette thérapie ciblée. Le traitement a démontré une efficacité prolongée, maintenant des résultats positifs pendant plus d’un an chez les patients répondeurs.
Le Dr Fennell souligne l’authenticité de ces résultats, notant que de tels bénéfices durables ne peuvent être attribués à un effet placebo. Plusieurs patients ayant répondu à l’inhibiteur de PARP sont toujours en vie et continuent à recevoir le traitement dans divers contextes cliniques. Ce cas illustre comment les thérapies expérimentales peuvent apporter un bénéfice clinique substantiel avant même la disponibilité des données d’essais randomisés.
Identification des biomarqueurs génétiques de réponse au traitement
Le Dr Fennell explique que l’inhibiteur de PARP a été administré à une population de patients sélectionnés sur la base de caractéristiques génétiques spécifiques. Son équipe a réalisé un séquençage complet de l’exome des patients répondeurs pour identifier les déterminants moléculaires de l’efficacité du traitement. Des données non publiées révèlent un groupe consensuel d’altérations génétiques cancéreuses semblant prédisposer les patients à des résultats positifs.
Les recherches du Dr Fennell ont identifié certains gènes associés au mésothéliome que les patients répondeurs portaient systématiquement. Ces résultats, qui seront publiés plus tard cette année, contribuent à enrichir les connaissances en oncologie de précision. L’identification de biomarqueurs prédictifs représente une avancée significative pour les stratégies personnalisées de traitement du mésothéliome.
Amélioration de la qualité de vie et prolongation de la survie
Le Dr Fennell met en lumière les bénéfices doubles de la participation aux essais cliniques : amélioration de la qualité de vie et prolongation de la survie. Les patients qui autrement feraient face à des options thérapeutiques limitées et à un pronostic défavorable peuvent connaître des améliorations spectaculaires grâce aux thérapies innovantes. L’introduction de nouveaux traitements lors de la progression de la maladie permet de gérer efficacement les symptômes et d’améliorer le fonctionnement quotidien.
Le Dr Fennell cite des patients ayant survécu sept ans au-delà des points de progression initiaux grâce à une participation séquentielle à des essais cliniques. Cette survie prolongée démontre le bénéfice cumulatif de l’accès à plusieurs thérapies expérimentales. La capacité d’introduire des traitements efficaces à différents stades de la maladie modifie fondamentalement la prise en charge du mésothéliome.
Avenir de la médecine stratifiée en oncologie
Le Dr Fennell discute des implications plus larges de son travail pour les approches de médecine stratifiée en oncologie. Sa conversation avec le Dr Anton Titov explore comment le profilage moléculaire et l’identification de biomarqueurs transforment les paradigmes du traitement du cancer. Cette approche de médecine de précision rejoint les avancées évoquées par d’autres chercheurs éminents, notamment les travaux du professeur Paul Matthews en imagerie cérébrale et sclérose en plaques.
Les recherches du Dr Fennell sur le mésothéliome s’ajoutent aux preuves croissantes que les thérapies ciblées basées sur le profilage génétique produisent des résultats supérieurs. L’identification systématique des sous-groupes de patients les plus susceptibles de répondre à des traitements spécifiques représente l’avenir des soins en oncologie. Cette approche maximise l’efficacité du traitement tout en minimisant l’exposition inutile à des thérapies inefficaces et à leurs effets secondaires.
Transcript intégral
Dr. Anton Titov, MD: Professeur Fennell, pourriez-vous partager une vignette clinique illustrant certains des sujets concernant le diagnostic, le traitement et la recherche sur le mésothéliome dont nous avons parlé aujourd’hui ?
Dr. Dean Fennell, MD: Oui, je pense que l’élément principal pour moi est ce rôle des essais cliniques. Nous attendons les résultats des études randomisées pour voir si elles sont positives ou non. Mais il est clair pour moi que les patients ayant accès aux essais cliniques semblent obtenir de meilleurs résultats.
Nous avons eu cette opportunité d’arrêter la croissance tumorale chez certains patients—je peux en citer un ou deux—et nous l’avons fait de très nombreuses fois. Nous avons conçu et ouvert de nombreux essais, et nous avons eu accès à des études commerciales. Je peux penser à plusieurs patients qui ont participé à ces études.
Il faut noter que certains de ces patients, il y a plusieurs années, pouvaient être symptomatiques au moment de leur progression. Cela m’indique que ces patients—s’ils n’étaient pas entrés dans des essais cliniques—auraient presque certainement été jugés inaptes à toute forme de thérapie systémique, peut-être quelques semaines ou mois plus tard.
Et donc, lorsque sept ans plus tard nous constatons que, oui, nous avons eu des progressions récurrentes, des métastases sont apparues, mais nous sommes capables d’introduire des traitements qui améliorent la qualité de vie. De plus, je pense que nous pouvons incontestablement prolonger la vie de ces patients.
Cela m’a donc conforté dans l’idée que même ces petites études, où nous testons des concepts novateurs en clinique, peuvent avoir des effets dramatiques.
Un cas particulier qui me vient à l’esprit, pour terminer : nous avons introduit notre inhibiteur de PARP en clinique il y a environ dix-huit mois à deux ans. Et nous avons un sous-groupe de patients qui ont obtenu une réduction tumorale avec ce nouveau médicament et une efficacité prolongée pendant plus d’un an. Il est difficile de simuler cela avec un médicament actif.
Ces patients atteints de mésothéliome sont toujours en vie ; ils continuent à recevoir un traitement dans d’autres contextes. Mais il est très gratifiant de pouvoir offrir ces traitements aux patients et, dans certains cas, de constater un bénéfice réel avant même la publication de l’essai randomisé.
Dr. Anton Titov, MD: Merci. Ce patient particulier avait-il une mutation connue qui pourrait le rendre plus sensible à l’inhibiteur de PARP, ou l’inhibiteur de PARP a-t-il été appliqué de manière aléatoire ?
Dr. Dean Fennell, MD: Nous appliquons l’inhibiteur de PARP à ce que nous croyons être une population de patients enrichie. Ce patient-là—mais nous avons ensuite réalisé un séquençage de l’exome de ces patients. Nous examinons en profondeur ce qui semble driver la réponse tumorale.
Les données ne sont pas publiées, mais nous observons effectivement qu’il existe un groupe consensuel d’altérations génétiques cancéreuses pouvant prédisposer à l’efficacité. Certains examinent la cohorte de patients répondeurs. Nous allons au-delà et pouvons affirmer avec une relative confiance qu’il existe certains gènes dans le mésothéliome que ces patients avaient.
Mais oui, cette publication sortira, espérons-le, bientôt cette année.
Dr. Anton Titov, MD: Y a-t-il quelque chose dans votre intérêt ou expérience, ou une question que j’aurais dû poser mais que je n’ai pas posée ? Souhaitez-vous partager autre chose ?
Dr. Dean Fennell, MD: Non, je pense que c’est vraiment complet, en fait. Vous avez couvert un champ peut-être plus large de sujets que je n’aurais même pu imaginer moi-même si je parlais simplement de médecine stratifiée. Mais j’espère vous avoir donné un bon aperçu de mes réflexions sur les domaines plus larges du traitement du mésothéliome.
Eh bien, le concept de médecine stratifiée est évidemment très, très important. C’est quelque chose dont j’ai discuté avec le professeur Paul Matthews, expert en imagerie cérébrale et sclérose en plaques de l’UCL à Londres. Donc je pense que c’est un concept très important pour l’avenir, assurément.
Merci beaucoup, Anton. Ce fut un véritable plaisir et un honneur d’être invité à cet entretien. J’espère que cela vous a été utile. Si vous avez besoin de quoi que ce soit à l’avenir—si la vidéo n’était pas bonne ou la lumière ou autre—faites-le-moi savoir, et j’essaierai de vous aider.
Dr. Anton Titov, MD: C’est tout, professeur Fennell. Merci beaucoup pour cette conversation. Elle est très informative pour nos spectateurs à travers le monde, et nous espérons vous recontacter à l’avenir pour en apprendre davantage sur les progrès dans le traitement du mésothéliome. Merci beaucoup !
Dr. Dean Fennell, MD: Ce fut un plaisir. Bonne journée. Prenez soin de vous. Au revoir. Merci encore.