Arthrose dégénérative du genou. Traitement par greffe de cartilage. 5

Arthrose dégénérative du genou. Traitement par greffe de cartilage. 5

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Le Dr Pablo Gelber, MD, spécialiste de renommée internationale en préservation du genou et transplantation du cartilage, présente les allogreffes ostéochondrales fraîches comme une alternative biologique à l'arthroplastie chez les jeunes patients actifs souffrant d'arthropathie dégénérative. Cette technique chirurgicale de pointe utilise du cartilage vivant de donneur pour réparer les lésions articulaires, restaurant ainsi une articulation fonctionnelle avec du tissu sain, ce qui permet de retarder ou d'éviter le recours à des implants métalliques.

Remplacement Biologique du Genou : Traitement de l’Arthrose par Greffes de Cartilage Frais

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Prévention de la Dégénérescence du Genou chez les Patients Actifs

Le Dr Pablo Gelber souligne que la dégénérescence du genou n’est pas uniquement liée à un traumatisme, mais fait aussi partie du vieillissement naturel. Il note que si une activité sportive accrue est bénéfique pour la santé, elle peut exercer un stress important sur les genoux. La première étape pour prévenir l’arthrose dégénérative est de protéger l’articulation en maintenant un niveau d’activité raisonnable. Le Dr Gelber déconseille ainsi la course d’endurance extrême, comme parcourir 40 kilomètres tous les deux jours, car elle n’est pas saine pour les genoux, les hanches ou les chevilles.

Il est tout aussi important de suivre un entraînement complet incluant le renforcement des muscles des membres inférieurs. Des muscles solides agissent comme amortisseurs et stabilisateurs, protégeant l’articulation du genou durant les sports de contact et les activités à fort impact. Cette approche proactive de la condition musculaire est une pierre angulaire des soins préventifs pour les personnes actives souhaitant préserver leur santé articulaire à long terme.

Décisions Thérapeutiques de l’Arthrose du Genou selon l’Âge du Patient

L’âge du patient et ses attentes personnelles sont des facteurs déterminants dans le traitement de l’arthrose du genou. Le Dr Pablo Gelber explique que la stratégie thérapeutique pour un patient de 30 ans souffrant d’arthrose est totalement différente de celle pour un patient de 75 ans. Pour les personnes âgées, une « solution métallique » comme une prothèse totale ou partielle du genou constitue un excellent traitement, éprouvé depuis un siècle.

En revanche, pour les patients plus jeunes qui ne sont pas idéalement candidats à une prothèse, l’objectif change. L’accent est mis sur la fourniture d’un traitement biologique durable qui améliore la fonction, réduit la douleur et, surtout, retarde le recours à un implant métallique. Cette approche définit la spécialisation de la clinique du Dr Gelber, axée sur les techniques de préservation du genou.

Qu’est-ce qu’une Prothèse Totale de Genou Biologique ?

Pour les patients nécessitant une réparation extensive mais trop jeunes pour une prothèse traditionnelle, le Dr Pablo Gelber réalise une procédure spécialisée appelée prothèse totale de genou biologique. Au lieu de composants métalliques et plastiques, cette chirurgie utilise une allogreffe fraîche de cartilage du condyle pour remplacer la zone lésée. L’objectif est de restaurer l’articulation avec un tissu biologique vivant plutôt qu’avec des matériaux artificiels.

Cette approche innovante relève de la préservation articulaire avancée. Elle vise à permettre au genou de guérir avec un tissu semblable au tissu natif, maintenant ainsi une mécanique et une fonction articulaires plus naturelles. L’objectif est d’offrir une solution durable, permettant aux patients actifs de rester mobiles et de retarder le besoin éventuel d’une prothèse standard.

La Science de la Transplantation d’Allogreffe de Cartilage Frais

La clé de cette procédure réside dans l’utilisation de cartilage frais et vivant, comme l’explique le Dr Gelber. La plupart des tissus des banques orthopédiques sont congelés à -80 °C, mais le cartilage ne survit pas à ce processus — il meurt. Pour rester sain et viable, le cartilage doit être conservé à 4 °C. Cette conservation au frais n’est possible que pendant une très courte fenêtre de deux à trois semaines après le prélèvement.

De plus, le cartilage doit provenir de jeunes donneurs. Obtenir du cartilage d’un donneur de 50 ou 60 ans n’est pas réalisable, car il présente probablement déjà une certaine dégénérescence. Le tissu transplanté doit être vierge et sain pour assurer le meilleur résultat possible, faisant de l’âge du donneur un critère de sélection crucial.

Défis Logistiques et Sélection des Donneurs pour les Greffes

Le Dr Pablo Gelber souligne les obstacles logistiques qui rendent la transplantation d’allogreffe ostéochondrale fraîche une procédure rare. La disponibilité limitée de donneurs jeunes et sains, couplée à la durée de vie viable extrêmement courte du cartilage, crée une chaîne d’approvisionnement complexe. En tant qu’expert référent à Barcelone pour une population de 8 millions en Catalogne, le Dr Gelber traite également des patients internationaux, notamment de Londres et d’Irlande, recherchant ces soins spécialisés.

La procédure n’est pas largement disponible en Europe, non seulement à cause de la rareté des donneurs, mais aussi en raison de réglementations gouvernementales strictes et d’un manque d’approbation pour les allogreffes fraîches dans la plupart des pays. Les donneurs sont généralement des victimes de traumatismes, également donneurs d’organes, mais ils doivent passer un dépistage rigoureux. Le Dr Gelber note qu’environ 35 à 40 % des donneurs potentiels sont exclus en raison de problèmes tels qu’un traumatisme au site de don, des maladies néoplasiques, des infections ou, récemment, une infection au coronavirus.

Risque de Rejet Immunitaire dans la Transplantation de Cartilage

Un avantage majeur de ce traitement biologique est le risque remarquablement faible de rejet immunitaire. Le Dr Gelber précise que le cartilage lui-même ne provoque généralement pas de forte réaction immunitaire. De plus, la couche osseuse attachée au greffon est soigneusement nettoyée de ses cellules (moelle et éléments sanguins), principaux déclencheurs d’une réponse immunitaire.

Par conséquent, les patients recevant une allogreffe ostéochondrale fraîche ne nécessitent aucun traitement immunosuppresseur à vie, contrairement aux transplantations d’organes solides. Le Dr Gelber confirme qu’aucun cas de rejet n’a été signalé au genou. Bien qu’il y ait eu deux cas rapportés de problèmes à la cheville, ceux-ci ne constituaient pas un rejet immunitaire sévère ; le greffon a simplement été résorbé sans causer de maladie systémique.

Transcription Complète

Dr. Anton Titov : L’articulation du genou est souvent affectée par un processus dégénératif. Ce n’est pas seulement un traumatisme. Quels sont les aspects chirurgicaux du traitement de l’arthrose dégénérative du genou ?

Dr. Pablo Gelber : Les affections dégénératives du genou font partie du vieillissement. Nous vieillissons tous, et nos genoux subissent une dégénérescence. Les gens deviennent plus actifs, font plus de sport, ce qui est très sain, mais les genoux en souffrent.

La première chose pour prévenir la dégénérescence est de protéger nos articulations. Il faut être raisonnable. Courir 40 kilomètres tous les deux jours n’est pas sain pour les genoux, les hanches ou les chevilles. De plus, les coureurs de fond négligent souvent le renforcement musculaire global. Des muscles forts protègent le genou lors des sports de contact. C’est un point essentiel.

D’un autre côté, une fois que la dégénérescence affecte le genou, il faut considérer l’âge du patient et ses attentes. Ce n’est pas la même chose à 30 ans qu’à 75 ans.

À 70 ou 75 ans, une « solution métallique » comme une prothèse totale ou partielle du genou est une très bonne option. Ce traitement est éprouvé depuis des décennies, voire un siècle, avec d’excellents résultats.

Lorsque la dégénérescence survient chez un patient trop jeune pour une prothèse, nous devons proposer des traitements durables. Nous devons donner une chance au genou, offrir une thérapie conservatrice pour améliorer l’état dégénératif.

Nous devons améliorer la fonction, réduire la douleur, et retarder le recours aux « solutions métalliques ». C’est la spécialisation de notre clinique.

C’est pourquoi je réalise un type spécial de prothèse totale de genou, appelée prothèse biologique. Au lieu d’utiliser du métal, j’utilise une allogreffe fraîche de cartilage du condyle pour remplacer la zone endommagée.

Laissez-moi vous expliquer ce qu’est une allogreffe de cartilage frais. En orthopédie, la plupart des tissus des banques sont congelés à -80 °C. Mais le cartilage meurt s’il est congelé.

La seule façon d’avoir un cartilage sain et vivant est de le conserver au frais, à 4 °C. On ne peut le garder vivant que deux ou trois semaines. D’où le terme « transplantation de cartilage frais ».

Ces greffons proviennent de donneurs très jeunes. On ne peut pas utiliser le cartilage d’un donneur de 50 ou 60 ans, car il est déjà dégénéré. Logistiquement, c’est donc complexe.

La disponibilité du cartilage ostéochondral frais est limitée. Je suis à Barcelone, médecin référent pour 8 millions de personnes en Catalogne. Des patients viennent aussi de l’étranger.

La semaine dernière, j’ai opéré un patient de Londres. J’ai un autre patient d’Irlande en attente. Très peu d’endroits en Europe offrent ce traitement.

Ce n’est pas seulement à cause du manque de donneurs, mais aussi à cause des difficultés logistiques. Les réglementations gouvernementales sont strictes, et les allogreffes fraîches ne sont pas autorisées dans la plupart des pays européens.

Dr. Anton Titov : Les donneurs de cartilage ont-ils le même profil que les autres donneurs d’organes ? Meurent-ils de traumatismes ?

Dr. Pablo Gelber : Oui. Les donneurs de cartilage frais sont les mêmes que pour les autres organes. Seuls certains conviennent. Il y a des critères d’exclusion stricts.

Le cartilage ne peut être transplanté que dans la semaine suivant le prélèvement. On dépiste de nombreuses maladies. Environ 35 à 40 % des donneurs potentiels sont exclus à cause de traumatismes, de maladies néoplasiques, d’infections ou, récemment, du coronavirus.

Dr. Anton Titov : Le rejet est-il un problème avec les greffes de cartilage frais ?

Dr. Pablo Gelber : Non, c’est une très bonne question. Le rejet n’est pas un enjeu. Le cartilage ne provoque pas de réaction immunitaire. L’os attaché est nettoyé de ses cellules pour éviter tout rejet.

Les patients n’ont pas besoin d’immunosuppresseurs. C’est différent des transplantations d’organes. Au genou, aucun cas de rejet n’a été signalé.

Il y a eu deux cas à la cheville, mais sans rejet sévère ; le greffon a simplement été résorbé. Ce n’était pas un problème immunitaire.