Il est recommandé de solliciter un deuxième avis médical dans toute situation médicale grave.

Il est recommandé de solliciter un deuxième avis médical dans toute situation médicale grave.

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Le Dr Michael Lanuti, chirurgien thoracique de renom et expert en thérapie génique, explique pourquoi il est essentiel de solliciter un deuxième avis médical face à des diagnostics graves comme le cancer du poumon. Il détaille les algorithmes diagnostiques nuancés pour l’évaluation des nodules pulmonaires solitaires, soulignant que les décisions thérapeutiques doivent être adaptées aux antécédents uniques du patient et aux caractéristiques spécifiques de chaque nodule.

Diagnostic et prise en charge des nodules pulmonaires : Quand solliciter un deuxième avis médical

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L’importance cruciale d’un deuxième avis médical

Le Dr Michael Lanuti, MD, recommande vivement aux patients de demander un deuxième, voire un troisième avis médical face à un diagnostic sérieux. Il souligne que les avis des chirurgiens peuvent varier et évoluer dans le temps, ce qui fait des consultations multiples une étape essentielle pour garantir la meilleure décision thérapeutique. Selon lui, cette démarche n’a aucun inconvénient et peut s’avérer extrêmement bénéfique, notamment pour que le patient ait pleinement confiance en son équipe soignante.

Le Dr Anton Titov, MD, qui l’interroge, abonde en ce sens, confirmant que cela correspond à sa propre expérience. Le Dr Lanuti précise que des chirurgiens compétents exercent partout dans le monde, mais que leur jugement peut diverger. Par exemple, un patient de 84 ans atteint d’un cancer du poumon pourra être jugé opérable par l’un et inopérable par un autre. Il est donc crucial de trouver un chirurgien ayant une large expérience couvrant toutes les tranches d’âge, ce qui est plus fréquent dans les grands centres hospitalo-universitaires.

Comprendre les types de nodules pulmonaires : solides vs sub-solides

La prise en charge d’un nodule pulmonaire solitaire découvert au scanner relève d’une démarche complexe et nuancée. Le Dr Lanuti insiste sur la nécessité de distinguer d’emblée les deux principaux types de nodules : solides et sub-solides. Ces derniers sont souvent décrits en imagerie comme des opacités en verre dépoli. Leur prise en charge diffère de celle des nodules solides, et il importe de rappeler qu’un nodule n’est pas nécessairement cancéreux.

Algorithme diagnostique pour les nodules pulmonaires solides

Face à un petit nodule solide de moins de 8 mm chez un patient sans antécédent de cancer, le Dr Lanuti indique que la première étape consiste généralement en une surveillance par scanner à trois mois pour détecter une éventuelle croissance. Les nodules solides qui augmentent de taille sont toujours suspects et nécessitent souvent une intervention. Une tomographie par émission de positons (TEP) peut être utilisée pour évaluer l’activité métabolique, le cancer du poumont ayant tendance à fixer avidement le traceur de glucose radioactif.

Un examen TEP positif oriente vers une approche plus interventionnelle, telle qu’une exérèse chirurgicale si le patient est éligible. En revanche, un nodule solide TEP négatif peut justifier une simple surveillance. Comme le souligne le Dr Lanuti, ces décisions ne sont jamais standardisées mais toujours adaptées au cas individuel.

Prise en charge des nodules pulmonaires sub-solides (en verre dépoli)

Les nodules sub-solides ou en verre dépoli sont gérés très différemment des nodules solides. Le Dr Lanuti les décrit comme étant soit d’origine inflammatoire, soit des lésions pré-cancéreuses. Fréquents chez les fumeurs comme les non-fumeurs, ils requièrent une vigilance à long terme car ils peuvent évoluer vers un cancer sur plusieurs années.

La stratégie pour les nodules sub-solides stables repose sur une imagerie de surveillance. Si le nodule est stable à trois mois, le prochain scanner peut être programmé à six mois. En cas de stabilité prolongée, un contrôle annuel suffit souvent. Le Dr Lanuti précise qu’il peut suivre un nodule en verre dépoli pendant des années. Les signes justifiant une intervention sont une augmentation de taille ou, surtout, l’apparition d’une composante solide, ce qui évoque un cancer invasif et nécessite une exérèse chirurgicale.

Personnalisation de la démarche diagnostique selon le patient

Un message central du Dr Lanuti est la nécessité d’adapter intégralement la stratégie diagnostique et thérapeutique au profil du patient. Il illustre ce propos par un exemple : un patient ayant des antécédents de cancer colorectal présentant un nouveau nodule solide sera pris en charge bien plus activement qu’un non-fumeur sans antécédent cancéreux avec un nodule de taille similaire. Cette approche sur mesure permet d’optimiser l’utilisation des ressources et d’offrir des soins proportionnés au niveau de risque.

Le Dr Titov souligne qu’à chaque étape de l’algorithme diagnostique, une décision subjective, fondée sur l’expertise du médecin, intervient. Le Dr Lanuti acquiesce, relevant que cette complexité justifie pleinement le recours à une consultation spécialisée.

L’intérêt de consulter un spécialiste des nodules pulmonaires

Le Dr Lanuti conclut que les médecins généralistes sont souvent mal outillés pour appréhender les subtilités du diagnostic des nodules pulmonaires, et que même les pneumologues non spécialisés peuvent tirer profit d’un avis expert. Consulter un spécialiste qui prend en charge ces nodules au quotidien présente de nombreux avantages : éviter des actes inutiles, réduire l’anxiété du patient et maîtriser les coûts.

Cet avis peut fréquemment être obtenu à distance. Le Dr Lanuti confirme que son équipe examine régulièrement des scanners externes venant du monde entier pour recommander une conduite à tenir. En tant qu’experts en pathologie pulmonaire, ils sont particulièrement bien placés pour prendre ces décisions diagnostiques cruciales, ce qui souligne l’intérêt majeur d’un deuxième avis spécialisé.

Transcript intégral

Dr. Anton Titov, MD: Un chirurgien expert en cancer du poumon et thérapie génique évoque les meilleures décisions thérapeutiques. Comment obtenir le traitement optimal pour une pathologie grave ? Il faut solliciter un deuxième avis médical. Parfois, un troisième s’avère nécessaire.

Les avis chirurgicaux divergent et évoluent avec le temps.

Dr. Michael Lanuti, MD: Vous soulevez un point essentiel. Il s’agit parfois d’une décision vitale. Obtenir un deuxième avis ne nuit en rien. Se déplacer pour cela peut même s’avérer très utile.

Vous avez raison d’insister sur l’importance de se sentir en confiance avec son équipe. Il faut parfois envisager un deuxième, voire un troisième avis. Autant que nécessaire.

Dr. Anton Titov, MD: Tout à fait.

Dr. Michael Lanuti, MD: Cela se vérifie dans notre pratique. Les chirurgiens sont différents partout dans le monde. On trouve des professionnels bien formés un peu partout, mais leur jugement peut varier.

Un patient de 84 ans avec un cancer du poumon pourra être considéré comme opérable par un chirurgien et inopérable par un autre. Il faut chercher quelqu’un ayant une expérience étendue à tous les âges. C’est souvent dans les grands centres universitaires que l’on trouve les meilleurs traitements anticancéreux.

Dr. Anton Titov, MD: Il est fréquent de découvrir un nodule pulmonaire solitaire au scanner. Sa prise en charge peut prêter à controverse. Comment abordez-vous ces nodules lorsqu’on vous consulte ?

Quel est l’algorithme diagnostique général ? Que faut-il savoir sur les nodules pulmonaires ?

Dr. Michael Lanuti, MD: C’est tout un art. Je pense que la gestion des nodules pulmonaires est mal comprise. Certains médecins prescrivent trop d’examens, trop vite.

Les patients nous consultent souvent pour un nodule unique. Il faut d’abord en déterminer le type : solide ou sub-solide. Ce dernier est aussi appelé « en verre dépoli ».

Les nodules solides et sub-solides suivent des algorithmes distincts. Un nodule solide peut correspondre à diverses entités, pas nécessairement un cancer. Tout dépend du contexte.

Pour un nodule de moins de 8 mm chez un patient sans antécédent cancéreux, on propose généralement un nouveau scanner à trois mois pour observer d’éventuels changements. L’important est d’adapter la démarche au patient. Il n’y a pas de protocole unique.

Prenons un exemple : un patient avec antécédent de cancer colorectal qui présente un nodule solide sera pris en charge bien différemment d’un non-fumeur sans antécédent. Pour les petits nodules solides chez ce dernier, on surveille à trois mois. Ceux qui grossissent sont suspects.

Le chirurgien doit alors décider : biopsie ou exérèse ? En général, toute lésion qui augmente de taille doit être retirée si le patient est opérable. La TEP scan permet d’évaluer l’activité métabolique. Un cancer fixe avidement le glucose radioactif, ce qui oriente vers une approche aggressive.

Un nodule solide TEP négatif permet souvent de modérer la prise en charge. Là encore, tout s’adapte au patient.

Par ailleurs, nous voyons de plus en plus de nodules sub-solides. Leur gestion est très différente.

Dr. Anton Titov, MD: Que sont les nodules sub-solides ?

Dr. Michael Lanuti, MD: Ils sont soit inflammatoires, soit précancéreux. Beaucoup de gens en ont, fumeurs ou non.

Si on en découvre, il faut les surveiller indéfiniment, car ils peuvent évoluer en cancer sur des années. Certains sont très lents.

Il peut leur falloir trois ans, voire sept, pour grossir. On les suit généralement par imagerie. Stables à trois mois, on reprogramme à six mois. Si la stabilité se maintient, un scanner annuel suffit. Je peux suivre un nodule en verre dépoli pendant des années.

Dès qu’il grossit ou développe une composante solide, c’est un signe de cancer invasif. Il faut alors agir, souvent par exérèse chirurgicale si possible.

Dr. Anton Titov, MD: Le diagnostic des nodules non solides comporte donc de nombreuses nuances. Un algorithme général existe, mais à chaque étape, une décision subjective, fondée sur le savoir et l’expérience, intervient.

Dr. Michael Lanuti, MD: Tout à fait. Les généralistes ne sont pas formés pour cela. Les pneumologues en savent plus, mais s’ils ne sont pas spécialisés, ils gèrent difficilement ces situations avec efficience.

Les professionnels non experts devraient solliciter un avis spécialisé. C’est typiquement une situation où la consultation d’un expert peut être très bénéfique, évitant des procedures inutiles et réduisant les coûts.

Dr. Anton Titov, MD: Un avis expert peut se faire à distance sur la base des scanners.

Dr. Michael Lanuti, MD: Oui. On nous demande souvent d’examiner des scanners pulmonaires du monde entier pour recommander une prise en charge. En tant qu’experts du poumon, nous sommes bien placés pour poser ces diagnostics.