Chirurgie du cancer du rectum. Comment préserver la fonction sexuelle et la fonction vésicale.

Chirurgie du cancer du rectum. Comment préserver la fonction sexuelle et la fonction vésicale.

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Le Dr Christoph Maurer, MD, spécialiste de renom en chirurgie du cancer rectal, explique comment les techniques chirurgicales actuelles permettent de préserver les fonctions urinaires et sexuelles. Il souligne l’importance de la technique d’exérèse totale du mésorectum et du « plan de dissection sacré », une approche qui protège les nerfs pelviens autonomes. Selon le Dr Maurer, avec une expertise chirurgicale adaptée et des outils modernes, les lésions nerveuses et leurs conséquences ne sont désormais plus inévitables.

Préservation des fonctions urinaire et sexuelle après chirurgie du cancer rectal

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Importance de la préservation fonctionnelle

Préserver les fonctions sexuelle et vésicale est un objectif majeur de la chirurgie moderne du cancer rectal. Le Dr Christoph Maurer souligne que la qualité de vie du patient est aussi importante que la guérison. Autrefois perçues comme des séquelles inévitables, ces fonctions peuvent désormais être préservées grâce aux progrès chirurgicaux.

Technique d'exérèse totale du mésorectum

L'exérèse totale du mésorectum (ETM) est le traitement chirurgical de référence du cancer rectal. Cette technique vise à retirer la tumeur dans son intégralité tout en privilégiant la survie du patient. Le Dr Anton Titov rappelle que le succès de l’opération repose aussi sur le maintien d’une bonne qualité de vie après l’intervention. L’ETM constitue la base de la préservation des nerfs pelviens essentiels.

Anatomie des nerfs pelviens

La clé de la préservation fonctionnelle réside dans une parfaite connaissance de l’anatomie nerveuse pelvienne. Le Dr Christoph Maurer explique que les nerfs autonomes pelviens cheminent à proximité immédiate du fascia mésorectal. Les chirurgiens appellent ce plan de dissection le « plan sacré » de la chirurgie rectale. Rester dans ce plan précis permet de protéger les nerfs responsables de la continence urinaire et de la fonction sexuelle.

Conséquences des lésions nerveuses

Historiquement, les lésions nerveuses peropératoires provoquaient des effets secondaires sévères. Le Dr Christoph Maurer indique qu’avant l’avènement des techniques modernes, presque tous les hommes devenaient impuissants. Les femmes souffraient également d’une perte totale de libido. La fonction vésicale était gravement altérée, les patients ne parvenant plus à vider leur vessie suite à la dénervation. Ces complications sont aujourd’hui largement évitables grâce à une approche chirurgicale adaptée.

Outils chirurgicaux modernes

Une instrumentation de pointe permet désormais une dissection chirurgicale très précise. Le Dr Christoph Maurer souligne l’utilité de la cautérisation fine et même de la dissection par hydrodissection. Ces outils aident les chirurgiens à respecter le plan anatomique avec une grande exactitude. Ces avancées technologiques, associées à une meilleure formation, améliorent significativement le vécu et les résultats des patients.

Choix du chirurgien

Choisir un chirurgien colorectal expérimenté est déterminant pour optimiser le résultat. Le Dr Anton Titov insiste sur la nécessité d’une expertise fine de l’anatomie périrectale et des techniques les plus récentes. Solliciter un deuxième avis pour un cancer rectal peut aider à identifier un chirurgien maîtrisant les techniques d’épargne nerveuse, garantissant ainsi les meilleures chances de préserver la fonction sans compromettre la guérison.

Transcription intégrale

Préserver la fonction sexuelle après une chirurgie du cancer rectal est primordial. Il en va de même pour la fonction vésicale. L’objectif de l’intervention est de conserver ces deux fonctions.

La chirurgie du cancer rectal chez l’homme peut entraîner des effets secondaires sexuels. Il est donc crucial de choisir un chirurgien capable de minimiser les lésions des nerfs pelviens pendant l’opération.

Dr Anton Titov, MD : Pour le traitement chirurgical du cancer rectal, l’exérèse totale du mésorectum (ETM) est devenue la technique de référence. La chirurgie et le traitement global visent la survie et la guérison du patient. Mais la qualité de vie après l’opération est tout aussi importante.

La santé sexuelle masculine peut être préservée après la chirurgie rectale. L’incontinence urinaire est un risque souvent sous-estimé du traitement, mais il peut être réduit par une technique chirurgicale appropriée lors de l’ablation de la tumeur.

Le cancer colorectal et l’incontinence urinaire ne sont pas des conséquences inéluctables si l’intervention est bien conduite. Un deuxième avis pour cancer rectal permet d’identifier les meilleures options thérapeutiques. Les troubles urinaires et sexuels étaient autrefois considérés comme normaux.

Mais vous avez largement contribué à développer des techniques chirurgicales préservant ces fonctions, permettant à la majorité des patients de les conserver après l’opération. Quelles sont les avancées récentes en matière de préservation des fonctions urinaire et sexuelle après chirurgie rectale ?

Quelles sont les meilleures options pour que les patients conservent ces fonctions sans sacrifier le potentiel curatif du traitement ?

Dr Christoph Maurer, MD : Tout à fait. Les chirurgiens ont appris à préserver les nerfs pelviens autonomes. Ces nerfs sont très proches du fascia mésorectal. Ce plan de dissection est ce que nous appelons le « plan sacré » en chirurgie rectale.

Nous avons appris à identifier ce fin fascia mésorectal, ce qui nous permet de préserver les nerfs pelviens adjacents.

Si nous restons proches du fascia mésorectal pendant l’intervention, nous préservons les nerfs autonomes pelviens. Cela sauvegarde les fonctions sexuelle et urinaire, ce qui est capital pour les patients.

Avant l’adoption de cette technique, presque tous les hommes devenaient impuissants après l’opération. Les femmes perdaient également toute libido. Et la fonction vésicale était souvent très compromise.

Les patients ne parvenaient plus à vider leur vessie en raison de la dénervation. Ce problème a aujourd’hui quasiment disparu, car nous savons préserver les nerfs grâce à une connaissance précise de l’anatomie chirurgicale.

C’est la meilleure approche pour traiter chirurgicalement le cancer rectal.

Dr Anton Titov, MD : Il est donc essentiel que le chirurgien colorectal maîtrise parfaitement l’anatomie périrectale et les techniques les plus récentes pour garantir la préservation des nerfs autonomes.

Dr Christoph Maurer, MD : Exactement. Aujourd’hui, nous disposons aussi des outils adaptés. Nous utilisons une cautérisation de précision. Certains chirurgiens ont même recours à la dissection par hydrodissection pour rester dans le bon plan anatomique.

Nous bénéficions donc d’instruments et d’outils améliorés.

Dr Anton Titov, MD : Ainsi, des outils plus modernes et une meilleure formation chirurgicale contribuent ensemble à améliorer l’expérience des patients après une chirurgie rectale.

Dr Christoph Maurer, MD : Tout à fait.