Dépistage du cancer colorectal. Quel test offre la meilleure efficacité ? Tests d'ADN tumoral dans les selles et le sang. Deuxième partie sur deux. 1-2

Dépistage du cancer colorectal. Quel test offre la meilleure efficacité ? Tests d'ADN tumoral dans les selles et le sang. Deuxième partie sur deux. 1-2

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Le Dr Hans-Joachim Schmoll, spécialiste de renom en cancérologie colorectale, souligne que les tests traditionnels de recherche de sang occulte dans les selles ne détectent que les cancers à un stade intermédiaire ou avancé. Il décrit l’évolution vers des tests moléculaires plus sensibles, capables d’analyser l’ADN tumoral dans les selles ou le sang pour un dépistage précoce du cancer du côlon. Le Dr Schmoll aborde les avantages et les limites actuelles du dépistage par ADN tumoral circulant. Il présente également la structure des programmes nationaux de dépistage en Allemagne et aux États-Unis. L’entretien conclut que les tests de laboratoire avancés détectant l’ADN tumoral représentent l’avenir d’un dépistage précoce, efficace et non invasif du cancer du côlon.

Dépistage avancé du cancer colorectal : tests d'ADN tumoral dans le sang et les selles

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Limitations du dépistage traditionnel

Le dépistage traditionnel du cancer colorectal a longtemps reposé sur la recherche de sang occulte dans les selles. Le Dr Hans-Joachim Schmoll explique que ce test détecte la présence de sang caché dans les selles, signe d’une éventuelle tumeur. Il souligne toutefois une limite majeure : une tumeur ne saigne généralement qu’à un stade avancé. Ainsi, le test de sang occulte ne permet pas une détection précoce du cancer colorectal.

Cette méthode identifie le plus souvent des cancers à un stade intermédiaire ou avancé. Le Dr Schmoll note qu’au moment où la tumeur saigne, les chances de guérison simple peuvent déjà être compromises. Bien que ce test reste largement utilisé dans des programmes en Allemagne, au Royaume-Uni et ailleurs, il n’est pas optimal pour prévenir les décès par cancer colorectal grâce à un diagnostic précoce.

Évolution des tests moléculaires

La nécessité d’une détection précoce a motivé le développement de méthodes de dépistage plus sensibles. Le Dr Schmoll présente une approche plus performante : plutôt que de chercher des signes indirects comme le sang, il est préférable de détecter directement les cellules tumorales et les molécules libérées dans les selles par la tumeur.

Il met en avant une avancée significative : un test combinant un test immunologique de recherche de sang occulte et une analyse de la mutation KRAS dans l’ADN tumoral. Selon lui, il s’agit actuellement de l’un des tests non invasifs les plus efficaces disponibles. Il dépasse la simple détection des cancers avancés et offre un outil plus puissant pour identifier le cancer colorectal à des stades précoces et plus traitables.

Potentiel de l’ADN tumoral circulant

L’avenir du dépistage non invasif réside dans l’analyse de l’ADN tumoral circulant (ADNtc). Le Dr Schmoll explique que la biologie moléculaire moderne permet désormais de détecter l’ADN tumoral dans le sang, l’urine ou les selles. Un test capable d’identifier cet ADN à un stade très précoce représenterait la meilleure méthode de dépistage indirect possible.

Bien que coûteux en raison d’équipements de laboratoire sophistiqués, le Dr Schmoll est convaincu que la situation évoluera. Les tests à haut débit progressent, ce qui réduira considérablement les coûts. Il prédit que les autorités sanitaires adopteront bientôt ces tests d’ADNtc en fonction de leur précision, de leur prix et de leur fiabilité, en faisant un pilier des futurs programmes de dépistage.

Structure du programme de dépistage

Les programmes de dépistage organisés sont essentiels pour la prévention du cancer colorectal à l’échelle populationnelle. Le Dr Schmoll décrit la structure du programme allemand : le dépistage débute généralement à 50 ans, ou plus tôt en cas d’antécédents familiaux.

Le programme propose une coloscopie et une rectoscopie tous les 10 ans. Le Dr Schmoll confirme que les États-Unis ont un programme très similaire, adopté par l’Allemagne. Bien qu’efficace, l’intervalle de dix ans présente une faiblesse : des tumeurs peuvent apparaître entre deux dépistages. Un test non invasif annuel basé sur l’ADN comblerait parfaitement cette lacune, offrant une surveillance continue sans la charge et les risques des procédures invasives fréquentes.

Stratégies futures de dépistage

La stratégie optimale de dépistage du cancer colorectal doit concilier efficacité, coût et observance des patients. Le Dr Schmoll aborde cet équilibre : les méthodes actuelles comme la coloscopie sont excellentes mais comportent des risques d’effets secondaires, d’erreurs de diagnostic et un coût élevé pour les systèmes de santé.

Le test idéal serait un outil moléculaire pratique et très précis. Le Dr Schmoll suggère qu’une simple prise de sang semestrielle ou annuelle pourrait constituer une stratégie puissante. Tout résultat positif à un test non invasif doit être confirmé par une coloscopie. Il conclut que les tests de laboratoire avancés détectant l’ADN tumoral représentent la meilleure voie pour une détection précoce efficace et généralisée du cancer colorectal.

Transcript intégral

Les meilleurs tests de dépistage du cancer colorectal sont non invasifs. Pourquoi le test de sang fécal ne détecte-t-il que le cancer colorectal à un stade avancé ? Comment l’analyse de l’ADN tumoral peut-elle aider à la détection précoce ? Comment détecter l’ADN et l’ARN du cancer colorectal dans le sang ? Un oncologue expert et chercheur en cancer colorectal discute des options diagnostiques et thérapeutiques.

Nous explorons également des méthodes indirectes de dépistage du cancer colorectal, notamment l’examen des selles, pour y rechercher des signes de tumeur.

Dr. Anton Titov, MD: Pendant des années, le test de sang occulte a été le seul test de dépistage précoce du cancer colorectal. Il vise à détecter la présence de sang issu d’une tumeur.

Dr. Hans-Joachim Schmoll, MD: Le sang caché dans les selles peut indiquer un cancer du côlon ou du rectum. Cependant, ce test ne permet pas une détection précoce ; il dépiste plutôt des cancers de stade intermédiaire ou avancé.

Lorsqu’une tumeur saigne, il est souvent trop tard. Le test sanguin fécal n’est donc pas une bonne méthode pour un dépistage précoce.

Dr. Anton Titov, MD: Mais nous avons besoin d’une détection précoce, lorsque les chances de guérison sont élevées. Le test de sang occulte est utilisé en Allemagne, au Royaume-Uni et dans de nombreux pays.

Dr. Hans-Joachim Schmoll, MD: C’est un bon test ponctuel, mais insuffisant pour éviter un diagnostic tardif. Il ne permet pas de prévenir efficacement les décès par cancer colorectal.

La meilleure approche est une méthode plus sensible, cherchant directement les cellules tumorales et les molécules libérées dans les selles.

Un test récent combine un test immunologique de sang occulte et la détection de la mutation KRAS dans l’ADN tumoral. C’est probablement le test de dépistage le plus efficace actuellement pour identifier les stades précoces plutôt qu’avancés.

Cette combinaison immunologique et moléculaire est plus coûteuse. Son adoption par les autorités sanitaires a pris du temps, mais elle pourrait devenir le test fécal standard.

Dr. Anton Titov, MD: Ce test est un outil indirect très performant pour le dépistage.

Dr. Hans-Joachim Schmoll, MD: Mais ce n’est pas encore un test de détection précoce. Le meilleur test indirect détecterait l’ADN tumoral à un stade très précoce.

Un tel test doit être reproductible, facile à utiliser et bien perçu par les patients. Les méthodes moléculaires modernes permettent désormais de mesurer l’ADN tumoral circulant dans le sang, l’urine ou les selles.

C’est encore coûteux en raison d’équipements sophistiqués, mais les tests à haut débit progressent, ce qui réduira significativement le prix.

Dr. Anton Titov, MD: Je suis convaincu que la situation changera d’ici un an ou deux. Les autorités sanitaires adopteront ces tests en fonction de leur précision, coût, etc.

Le test moléculaire doit être fiable, qu’il utilise les selles, l’urine ou le sang. Son adoption dépendra aussi de sa commodité pour les patients.

Mais une stratégie basée sur la biologie moléculaire est probablement la meilleure option.

Dr. Hans-Joachim Schmoll, MD: Une prise de sang régulière, tous les six mois ou annuellement, serait idéale. Le test fécal est une bonne alternative. Un bon test de dépistage précoce devrait utiliser un système standard simple et scellé.

Dr. Anton Titov, MD: Un tel test, hautement précis pour détecter l’ADN tumoral, devrait être suivi d’une coloscopie en cas de résultat positif.

Actuellement, le programme de dépistage en Allemagne commence à 50 ans.

Dr. Hans-Joachim Schmoll, MD: L’âge de début dépend des antécédents familiaux. En cas d’antécédents, le dépistage devrait commencer plus tôt.

Le programme propose une coloscopie et une rectoscopie gratuites tous les 10 ans. C’est très efficace, mais des tumeurs peuvent survenir entre les dépistages. Un test non invasif annuel basé sur l’ADN comblerait cette lacune.

De nombreux suivis sont nécessaires dans un tel programme, comme en Allemagne et aux États-Unis, qui ont des programmes similaires.

Dr. Anton Titov, MD: Le programme allemand s’est inspiré de celui des États-Unis. C’est un travail coûteux, avec des risques d’effets secondaires et d’erreurs de diagnostic, qui alourdissent les coûts pour le système de santé.

Le test de sang occulte fécal est très bon. La coloscopie ou sigmoïdoscopie régulière est excellente si réalisée tous les dix ans.

Dr. Anton Titov, MD: Mais les meilleurs tests pour un dépistage précoce seraient des tests de laboratoire avancés détectant l’ADN tumoral.